"Cher pays de mon enfance" (Futuropolis, 08/10/2015, ISBN : 2754810854 ) est une BD de Etienne Davodeau relatant l’enquête de Benoît Collombat sur Le SAC et plus particulièrement sur les affaires Renaud et Boulin

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Le service d’action civique (Le SAC) a été, de 1960 à 1981, une association au service du général de Gaulle puis de ses successeurs gaullistes.

L’organisation va jusqu’à employer de dangereux criminels autorisés à exercer la violence, à tuer, et à commettre des braquages dont une part des profits est reversée secrètement au SAC.

En échange de leurs services les criminels obtiennent la garantie d’un statut d’impunité totale, y compris pour leurs propres crimes:

tout cela est raconté dans ce livre, avec force détails, par des magistrats, des responsables des services secrets, des policiers, qui ont tous vécu personnellement cette expérience dramatique et ont dû assister impuissants aux détournements d’enquêtes, aux destructions de preuves, orchestrés depuis les sommets des administrations auxquelles ils appartenaient.

Ce fut le cas du magistrat François Colcombet, conseiller à la Cour de cassation, il confie aux auteurs :

« Dès que vous arrêtez un gros truand, il vous sort une carte bleu blanc rouge du SAC …​ Alors, on rend compte à son procureur …​ qui rend compte à son procureur général. Le tri se fait en haut lieu. »

Paul Roux, dirigeant des Renseignements généraux, déclare que lorsqu’il recevait de la part de ses employés les plus dévoués des dossiers sur des crimes impliquant le SAC - extorsions de fonds, menaces de mort et autres - il les conservait en sûreté dans son coffre-fort …​

Le SAC était donc devenu un État occulte dans l’état officiel, un réseau de pouvoir étendu à l’ensemble du pays et traversant toutes les institutions : de la magistrature à la police, du milieu politique à la haute administration, des secteurs économiques aux médias.

Une armée secrète d’individus qui, derrière le masque de leurs rôles exercés publiquement, dissimulaient leur double identité de militants secrets de l’organisation, intervenant parfois de façon chirurgicale sur la scène des crimes lorsqu’il falalit détourner les enquêtes pour protéger les commanditaires politiques de sales affaires.

(…​)

Connaitre son passé est en effet indispensable si l’on veut éviter d’être condamné' a le revivre Comme l’écrivait Milan Kundeta, la lutte contre le pouvoir et sa dégénérescence est aussi la lutte de la mémoire contre l’oubli .